L'IRA


 

L'IRA signifie Irish Republican Army ou Armée Républicaine Irlandaise. Il s'agît d'une organisation paramilitaire nationaliste irlandaise créée en 1919, qui combat l'autorité britannique en Irlande dans le but de réaliser l'union et l'indépendance de cette dernière. À sa création l'IRA soutenait les objectifs du Sinn Féin, sa branche politique, qui souhaitait l'indépendance de l'Irlande vis-à-vis du Royaume-Uni, mais ces deux organisations se différenciaient par leurs moyens de lutte. L'IRA se constitua au cours de la guerre d'indépendance en 1919-1922, durant laquelle elle mena des combats de guérilla. Comme le Sinn Féin, l'IRA se divisa à la suite du traité de Londres en 1921 qui établissait un État libre d'Irlande, l'Eire (Irlande du Sud), dès lors amputé de la province d'Ulster. La faction minoritaire qui accepta cet accord fut intégrée à l'armée.

La faction majoritaire qui, elle, refusa l'accord et réclama le rattachement de l'Ulster à l'Irlande unifiée, combattit contre le gouvernement de la république d'Irlande lors de la guerre civile de 1922-1923. Déclarée illégale en Irlande du Nord à partir de mai 1922, l'IRA continua cependant à recruter et à entraîner ses membres, et à commettre des actes violents de façon périodique. Après le retrait de l'Irlande du Commonwealth en 1948, l'IRA réorienta ses activités pour, cette fois, libérer l'Irlande du Nord de la tutelle britannique et créer une République irlandaise unifiée. À la fin des années 1960, la minorité catholique de l'Irlande du Nord lança une campagne énergique pour améliorer son statut politique, économique et social. En effet, depuis octobre 1968, l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, fut secouée par de violents affrontements entre protestants et catholiques.

Numériquement inférieurs aux protestants, les catholiques de l'Ulster étaient davantage frappés par le chômage et connaissaient un niveau de vie nettement inférieur à celui des protestants ainsi que des inégalités dans leur représentation politique. Après les violentes émeutes à Londonderry du 12 au 16 août 1968, le maintien de l'ordre en Ulster fut confié le 18 août 1969 à l'armée britannique. Les violences reprirent à Belfast et à Londonderry au cours du mois de juin 1970. L'IRA bénéficia alors d'une popularité grandissante auprès de la population et ses actions terroristes contre les activistes protestants et l'armée britannique augmentèrent sensiblement. Un désaccord en 1969 quant à l'utilisation de tactiques terroristes provoqua la scission de l'IRA en deux organisations distinctes : une organisation radicale, l'IRA provisoire, qui organisa des assassinats et autres actes terroriste; et l'organisation principale, l'IRA officielle, qui recherchait des solutions pacifiques.

Les «provisoires» intervinrent progressivement, depuis leur base dans la république d'Irlande, en faveur des catholiques de l'Ulster, auxquels ils fournissaient des cadres et des armes. Le gouvernement britannique donna alors la permission, le 10 août 1971, de faire interner, sans procès, les chefs de l'IRA, et refusa d'accorder le statut de prisonniers politiques à leurs militants. Son intransigeance coûta la vie à dix des membres de l'IRA à la suite d'une grève de la faim à la prison de Long Kesh, près de Belfast. Le 31 août 1994, après vingt-cinq ans de lutte et de longues négociations entre le dirigeant actuel de l'IRA, Gerry Adams, et le gouvernement britannique, l'IRA annonça un cessez-le-feu sans condition, promettant d'interrompre les opérations militaires et d'engager des négociations de paix.
 



 
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